Une course après le temps, une course après l’argent, une course de survie. Notre époque connaît un mal peu connu, mais très commun : l’épuisement professionnel. Le burn-out ou le syndrome d’épuisement dû au surplus de travail ne cesse de prendre de l’ampleur. Psychologue spécialiste du sujet et auteure de « Burn-out : le détecter et le prévenir » (éditions Jouvence 2007), Catherine Vasey nous informe sur la manière de reconnaître la SEP et de la prévenir.

Le témoignage d’une psychonaute, Bluefox678, explique qu’elle n’avait absolument rien vu venir. Travaillant comme cadre dans l’administration, elle tenait un rythme de travail qui lui allait parfaitement. Puis un jour, la direction lui soumet une tonne de travaux à effectuer. Le refus et les protestations n’avaient aucune valeur aux oreilles de ses supérieurs. Elle dut se plier si elle tenait à rester dans la boîte. Sa cadence journalière rimait avec : boulot, boulot et boulot. Elle a dû se priver de ses pauses déjeuners ainsi que de ses soirées au calme après ses heures de travail. Elle les passait à faire ses dossiers. Résultats des courses : elle se retrouve avec quinze kilos en moins et une jauge d’humeur frôlant l’irritabilité permanente. Au volant de sa voiture, les larmes aux yeux, les nerfs en boule, l’idée de rater un virage venait parfois la hanter. Bluefox678 était victime du burn-out. De plus en plus de gens sont victimes de cet épuisement professionnel. Mais quelle en est donc la cause ?

LA CAUSE DE BURN-OUT : LE STRESS CHRONIQUE

Concept récemment découvert en 1974 par le psychiatre Herbert Freudenberger, le Burn-out signifie littéralement « brûler de l’intérieur, se consumer ». Catherine Vasey explique ce phénomène comme une usure qui ronge à petit feu dans le cadre professionnel. La principale cause demeure le stress chronique qu’on retrouve et qu’on subit au travail. Est-ce donc un stress de nature psychologique ? La réponse est non. C’est plus d’ordre physiologique. Face à un danger passager, le corps réagit et produit du stress. Ainsi, le burn-out est causé par une boucle de stress répété et conséquent. De nos jours, l’urgence est devenue une réelle source de problèmes et à la fois un mode de vie. Les gens sont constamment en alerte 24 heures sur 24. En contrecoup, le corps atteint ses limites dues à un excès et un cumul de fatigue. Le moral est alors à zéro. L’épuisement physiologique se mue rapidement en épuisement émotionnel : les compétences, les qualités, l’estime de soi sont remises en doute. L’irritabilité prend du terrain. L’épuisement physique survient. C’est l’épuisement professionnel.

UN PROCESSUS INSIDIEUX

On ne peut pas dire qu’on est dans un état de burn-out. En effet, l’épuisement professionnel est un processus et non un état. Selon Catherine Vasey, la gravité de ce processus peut différer d’un cas à un autre. On n’est pas obligé de toucher le fond avant de se ressaisir puisque l’évolution du burn-out prend du temps. Entendre le craquement de la corde, cela signifie tout simplement que l’on a atteint le gouffre de l’épuisement. Ni la personne touchée par le burn-out, ni son entourage ne se rendent immédiatement compte de ce qui est en train de se passer.

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La personne aura toujours tendance à en faire plus qu’il n’en faut. Son travail sera sa principale préoccupation. Elle aura toujours envie de se sentir constamment obligée d’être disponible à longueur de journée et tenir un rythme effréné sans s’en rendre compte. Elle perdra le fil, s’oubliera et dépassera ses limites dans le mauvais sens jusqu’au jour où elle perdra totalement le contrôle.

Si vous sentez que vous subissez un stress de plus en plus épuisant, il ne faut surtout pas hésiter à consulter un spécialiste. A noter que de nombreux outils de développement personnel sont également efficace contre le stress et ainsi aider à mieux se sentir : sophrologie, méditation, yoga…