Non sélectionné pour la tournée d’automne du XV de France, Yannick Nyanga, le flanker de Toulouse est finalement repêché en rattrapage suite à la blessure du capitaine de l’équipe, Thierry Dusautoir. Retour sur le parcours d’un battant qui reste humble malgré tout…

PARCOURS GAGNANT DE YANNICK NYANGA

 Originaire de Kinshasa, en RDC, Yannick Nyanga est très tôt repéré puisqu’il intègre à 14 ans le club d’Agde puis gravit rapidement les échelons jusqu’à faire partie de l’équipe gagnante du Tournoi des 6 nations en 2006, il a tout juste 23 ans.

« Je crois au destin » déclare-t-il dans une interview à Rugbyrama, le magazine de Rugby en ligne. Mais sa conception du destin est toute particulière. Selon lui, c’est ce que l’on fait au quotidien, dans sa vie de tous les jours qui détermine la réussite. Pour lui, la victoire passe par une rigueur et une humilité incorporées. Et il faut croire que ça fonctionne : intégré au Stade Toulousain à 22 ans il cumule les victoires et surtout les points. Il dispute la coupe du Monde en 2007, est vainqueur de la coupe d’Europe en 2010, et est champion de France en 2008, en 2011 et en 2012. Le seul mystère, c’est qu’il n’ait pas été qualifié en équipe de France cette année.

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DUSAUTOIR SORT, YANNICK NYANGA RENTRE, LE DESTIN EN MARCHE

Il aura finalement fallu une blessure de Dusautoir pour que Nyanga soit repêché en sélection pour disputer la tournée d’automne du XV de France. Validation de ses efforts de ces dernières années, cette convocation à un stage de deux semaines, dont dépendra sa sélection finale, est une aubaine pour celui qui a l’étoffe d’un leader. En effet, mysticisme ou bien grande lucidité et maîtrise de soi, Nyanga sait percevoir les freins et les moteurs de la réussite, d’un point de vue personnel ou collectif. Par exemple, c’est avec brio qu’il analyse les performances de son équipe, le Stade Toulousain. Si l’on traduit ses propos selon la logique du coaching, il ressort que son équipe n’en est qu’aux deux premiers stades de développement d’une équipe. Ce qu’il leur manque ? Une implication collective, une culture commune, un sens du jeu plus précis.

Mais Nyanga pourrait bien faire passer son équipe au stade supérieur. Il sait en effet regarder ailleurs et se décentrer pour percevoir les freins de son équipe et les moteurs qui font le succès des autres. Parfois, une personne peut suffire pour qu’un groupe se surpasse. En allant au-delà de ses limites et en apprenant à tirer le meilleur de chaque match, le Stade Toulousain pourrait ne plus se contenter de petites victoires et monter au sommet comme l’ASM Clermont Auvergne ou le Rugby Club Toulonnais, des équipes soudées qui se sont construites sur des objectifs communs.

HUMBLE MALGRÉ TOUT

Appelé en sauveur pour pallier l’absence de Dusautoir, Nyanga sait malgré tout rester humble et appliqué. Conscient que ce rappel ne signe pas sa victoire et sa sélection finale, Nyanga garde en tête ses limites, ses objectifs et sa rigueur quotidienne. Car il sait que l’on n’a rien sans rien et qu’il devra trouver sa place au sein du XV, après une absence de 5 ans. Car il sait que pour gagner, l’équipe doit être soudée, les partenariats solides, l’empathie parfaite. Le parcours gagnant, même s’il n’est pas fulgurant, de Nyanga rappelle une fois de plus qu’en sport comme partout, le tout est de se fixer des objectifs personnels réalisables, des macro-étapes qui font progressivement monter en puissance, avancer vers la victoire.

Malgré les hauts et les bas, son tableau de bord personnel et ses convictions l’aident à aller de l’avant et à se satisfaire de ce qu’il a, attendant son tour, patientant jusqu’au moment où son heure viendra. Et elle est manifestement arrivée. Alors félicitations Yannick pour ce parcours exceptionnel, fonce, démontre toutes tes qualités et prend un maximum de plaisir à vivre ces moments-là.