Je renseigne ce matin le questionnaire de l’observation de la vie au travail comme chaque année, tout en m’attardant sur le rapport de 2011. (Disponible en cliquant ici). Il rapporte que la performance sociale se mesure à partir de 7 indicateurs sur un échantillon de près de 4500 personnes. Ce qui est troublant dans ces chiffres, c’est que malgré les notes relativement moyennes sur la perception de l’entreprise dans sa globalité, les salariés se disent impliqués et leur représentation sociale du travail est assez bonne !

Quelle marge de progression pouvons-nous imaginer quand on sait que la performance sociale mobilise les collaborateurs et influe sur la performance économique ? Parallèlement, deux articles que je reçois dans la foulée grâce à mon système de veille sur le stress, révèlent des informations absolument incroyables :

– Dans un premier temps, les Français sont champions européens du stress en entreprise (actualité du management de la qualité)

– Ensuite, toujours en France, le coût total des maladies mentales hors démences et retards mentaux est estimé à près de 108 milliards d’Euros… (le point, actualité sciences et santé).

LES CRITÈRES DÉFAVORABLES À L’ÉPANOUISSEMENT PROFESSIONNEL

80 % de ces problèmes sont liés à des dépressions, des épuisements professionnels ou à de l’anxiété. L’autre 20 % est attribuable aux troubles bipolaires ou à la schizophrénie. Un travailleur sur dix est touché chaque année par un problème de santé mentale ! Alors combien coûte un employé en souffrance au travail ? Comme nous comptons à peu près 26 millions de travailleurs, ça revient donc en moyenne à 3 323€ par année et par salarié pour un employeur … Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais c’est tout simplement hallucinant ! Si vous êtes employeur, j’ai une question pour vous : mettez-vous tout en œuvre pour que vos employés ne soient pas en souffrance au travail, comme par exemple, adapter le profil à la fonction, proposer de la formation continue, proposer des horaires de travail flexibles et aménager un espace de travail agréable ? Mais là n’est peut-être pas l’essentiel pour rendre heureux un employé. En allant un peu plus loin dans le rapport de l’OVAT pour trouver les raisons de cette insatisfaction, les critères défavorables à l’épanouissement professionnel pointés du doigt sont sensiblement les mêmes :

– Méthodes managériales

– Avenir et environnement extérieur

– Encadrement

– Manque de reconnaissance

– Relations interpersonnelles

– Communication

– Dialogue social et IRP

– Les conflits

– Sens du travail

– Motivation de la tâche

Les relations humaines, en particulier entre les travailleurs et leurs managers, la motivation au travail, sont le cœur du problème. Ce qui ne signifie pas non plus qu’il faut tout permettre et tout accepter. N’oubliez pas qu’il n’y pas de performance sans exigence ! Une exigence qui doit s’accompagner de bienveillance, de clarté et d’un cadre de fonctionnement.

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PROPOSITION D’ANALYSE CONCERNANT LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL

D’un côté, les managers sont pris entre deux feux, sous pression entre les résultats imposés par leur N+1, sans vision claire de l’avenir, et le travail qui doit être correctement exécuté par leurs N-1, c’est un système qui fabrique des cadres de proximité désemparés. D’un autre côté, les salariés ne sont peut-être pas à la bonne place, pas en phase avec leurs aspirations et ont une fonction très éloignée de leur passion qui ne facilite pas le travail des managers.

Des méthodes existent pour remettre dans le bon sens tout ce beau monde et créer une dynamique de bienêtre au travail et de performance durable mais voici quelques inspirations qui pourront orienter chacun dans sa réflexion et faire face à ses responsabilités.

POUR VOUS QUI ÊTES EMPLOYÉ

– Restez-vous dans un emploi qui ne vous procure aucun sentiment de satisfaction pour des raisons financières ?

– Etes-vous proches de vos talents et les utilisez-vous dans votre travail ?

– Dans quel secteur aimeriez-vous exercer, qui vous motive naturellement ?

– Y a-t-il un métier possible dans vos passions ?

– Seriez-vous bien meilleur et plus heureux dans un autre domaine ?

– Qu’est-ce qui vous freine à l’idée de changer d’emploi et de vous rapprocher de ce que vous aimez ?

POUR VOUS QUI ÊTES MANAGER

– Quelle implication donnez-vous dans votre management ?

– Gagneriez-vous à reconnaître le travail plutôt qu’à le condamner ?

– Y a-t-il un gain à améliorer les relations ?

– De quoi avez-vous besoin pour installer et partager de la complicité ?

– Comment serait votre vie avec plus de transparence auprès de vos collaborateurs ?

– Qu’est ce qui ne rend pas possible la proximité avec vos employés ?